La cognition a longtemps été pensée comme opérant dans la tour d’ivoire que serait le cerveau, le corps et l’environnement tenant un rôle secondaire.
Pourtant, nos connaissances exprimées par le langage attribuent une place essentielle aux états corporels. L’approche incarnée et située de la cognition défend justement l’idée d’une cognition enracinée (incarnée) dans nos interactions sensori-motrices présentes et passées avec notre environnement physique et social. Elle est « située » car elle ne peut être envisagée indépendamment des situations dans lesquelles elle prend naissance. Dès lors, c’est l’action (l’inter-action) qui est à l’origine de la cognition et oriente sa dynamique. Le monde ressenti (par opposition au monde physique) n’est pas pré-donné, mais au contraire projeté, ou énacté, dans une sorte d’espace-temps cognitif. En retour, cette incarnation ou projection de l’organisme définit et limite l’expression de la cognition. Par conséquent, la cognition émerge de l’état global du système et de ses perpétuelles modifications.
Ce livre présente les bases théoriques de l’approche incarnée et située de la cognition en les illustrant notamment dans l’étude du vieillissement cognitif.