Évaluer le déficit d’intégration dans la schizophrénie sous l’angle des modèles de mémoire à traces multiples : étude exploratoire.


Date
Nov 17, 2017 15:00
Location
Amiens, France

La schizophrénie est associée à des troubles mnésiques entraînant un retentissement fonctionnel important. Une altération de l’intégration (binding) et de la mémoire autobiographique (Le Roy, 2011) s’observe dès les prodromes (Brewer et al, 2005), avec des difficultés particulières à intégrer des informations sensorielles (Green et al., 2009), des informations contextuelles (Waters et al., 2004), à réactiver des souvenirs personnels avec leur contexte, etc. (Boyer et al., 2007). Parmi les hypothèses existantes pour expliquer ce déficit, aucune à notre connaissance n’a été formulée dans le cadre de modèles théoriques issus de la cognition incarnée. D’après le modèle Act-In (Versace et al., 2014) l’information serait intégrée sous forme de trace multimodale, et réactivée lors d’une situation présentant des composants multimodaux similaires. Les connaissances restent ancrées dans leurs propriétés sensoi-motrices et l’émergence des connaissances serait alors possible grâce à une activation et intégration entre les différentes traces encodées. Ce modèle apparaît pertinent puisque les déficits mnésiques observés dans la schizophrénie semblent particulièrement rattachés à ce mécanisme d’intégration mnésique et à un défaut d’intégration d’informations sensorielles. Cette étude exploratoire propose de comparer les capacités de personnes schizophrènes et contrôles à créer des images mentales (basées sur les cinq sens et le ressenti émotionnel pour tester la qualité des représentations mnésiques) à l’aide du PSI-Q (Andrade et al., 2013) ; puis de comparer leurs performances de rappel (incluant le rappel d’items contextuels et émotionnels – Histoire de la BEM 144) par rapport à d’autres pathologies psychiatriques. Les résultats montrent une spécificité de la schizophrénie dans les tâches de rappel, ainsi qu’une altération de la capacité à générer des images mentales en fonction du tableau clinique des patients. Ce recueil de données propose de premières pistes de recherche pour une meilleure compréhension du déficit mnésique dans la schizophrénie et le développement de nouveaux outils évaluatif

Mots-clés : mémoire épisodique, cognition incarnée, intégration, schizophrénie, tests évaluatifs.