Les approches incarnées et situées de la cognition connaissent un essor indéniable. Ces approches deviennent communes dans les domaines de la philosophie, de l’intelligence artificielle ou encore de la cognition. À l’inverse, ces approches demeurent méconnues ou vivement critiquées dans le domaine de la neuropsychologie. Pourtant, les principaux postulats avancés par ces approches, telles que la modalité des connaissances (ancrage des connaissances dans leurs propriétés sensori-motrices) ou encore l’émergence dynamique et simulée des souvenirs, font écho au vieillissement normal et aux troubles neurocognitifs (maladie d’Alzheimer, démence sémantique…).
L’objectif de cette présentation sera d’illustrer l’adéquation des approches incarnées et situées de la cognition aux problématiques du vieillissement normal et pathologique. Après avoir montré que les connaissances restent ancrées (connaissances sensorimotrices) lors du vieillissement cognitif, les répercussions de cet ancrage sur la cognition de ces personnes, puis dans la maladie d’Alzheimer, la démence sémantique et la maladie de Parkinson seront abordées. L’emphase sera portée sur la mémoire de ces différentes populations, tant en termes de qualité du souvenir, que de son accès ou des erreurs de mémoire. Enfin, les travaux en cours sur la stimulation cognitive ou l’aide à la reviviscence serviront d’ouverture sur de nouvelles pistes de prise en charge de la mémoire basées sur ces approches.
Mots-clés : cognition incarnée et située ; vieillissement ; maladie d’Alzheimer ; démence sémantique ; maladie de Parkinson ; mémoire