Introduction: Le masquage est utilisé pour interférer avec le traitement du stimulus, généralement en superposant une information de même nature (visuel-visuel, comme mot-xxxx). Ces effets sont considérés comme perceptifs ou attentionnels. Toutefois, selon les approches à traces multiples (sensori-dépendantes, Versace et al., 2009), un masque pourrait avoir un effet purement mnésique comme interprété par Vallet et al. (sous presse).
Objectif: Tester l’effet mnésique du masque selon le paradigme de Vallet et al.
Méthodologie: Adaptation à court terme de l’amorçage intersensoriel. Vingt-quatre étudiants ont catégorisé, en vivants/non-vivants, 80 photographies dont 40 familières typiquement sonores dans un paradigme d’amorçage intersensoriel à court terme. Un son est présenté pendant une seconde et pour la moitié des essais, un masque visuel abstrait est présenté simultanément. Enfin, l’image à catégoriser apparaît. Le son peut correspondre à l’image (congruent-valide, rugissement-lion), différer de l’image, mais dans la même catégorie (congruent-invalide, klaxon-guitare) ou différer de catégorie (incongruent, miaulement-avion). Les items incongruents ne furent pas traités, car non contrebalancés, les items sonores correspondent aux conditions congruentes.
Résultats: Les ANOVAs sur les latences ont montré un effet de la validité et une interaction validité*masque. Ainsi, les items valides sont traités plus rapidement que ceux invalides et l’interaction montre que ceux valides non masqués sont traités plus rapidement que ceux valides masqués alors qu’il n’existe pas de différence entre les items invalides masqués ou non.
Discussion/conclusion: Le meilleur traitement pour les items valides non masqués traduit un effet d’amorçage intersensoriel. Le masque a interféré avec cet effet comme constaté auparavant (Vallet et al., sous presse et soumis) supposant que nos connaissances sont bien sensori-dépendantes (voir les modèles à système unique de la mémoire). L’absence d’effet du masque pour les items invalides démontre que cet effet est item spécifique. Par conséquent, le masque visuel a interféré avec l’activation automatique de la modalité visuelle associée au son (amorce). Cette interférence est bien spécifique à la représentation associée, comme si le traitement visuel du masque avait empêché l’activation de l’image mentale visuelle associée à l’amorce. Ce résultat suppose alors des liens étroits entre mémoire et perception (e.g., Slotnick et Schacter, 2006).
Financement: Région Rhône-Alpes.